Architecture du village

Présentation

Typique des villages perchés de l'arrière-pays des Alpes-Maritime, le village Péone possède une architecture riche de ses nombreux siècles d'existence.
Les premières habitations, de petites maisons de bois et de pierre regroupées probablement autour d'une église et du château n'ont laissé aucune trace. Cependant, tout au long du village, on retrouve des éléments caractéristiques des différents styles architecturaux qui ont marqué l'histoire.
Le village s’est installé sur le site actuel en le XIVe et le XVIe siècle et conserve de nombreux témoins de son passé.
Au XVIe siècle, le village était fortifié par une triple rangée de maisons faisant office d’enceinte et par des tours de flanquement, depuis transformées en habitations. Certains bâtiments possèdent encore des soubassement ou des pan de murs probablement de cette époque.
Le vieux village présente un habitat très dense avec des ruelles étroites et d’anciennes maisons dont quelques-unes offrent la particularité, très rare dans le département, d’avoir une façade à colombages.
Il est plaisant de parcourir les ruelles de Péone à la recherche des vestiges du passé, linteaux gravés, frises, pierres d’angle à décor zoomorphe (tête d’ours), éléments architecturaux en réemploi, notamment de l’ancien château (colonnes, bassins, linteaux, éléments décoratifs…).
  • Vue village Peone

Les passages couverts

Autre particularité, on dénombre plusieurs passages couverts, nommés goulets, sortes de raccourcis qui permettent la circulation d’une ruelle à l’autre en passant à travers les bâtiments. L’espace étant restreint dans le village, les maisons étaient progressivement agrandies pour parfois recouvrir les rues et créer ces goulets.
 
  • Passage couvert Rue de l'Eglise
  • Passage des Catines

Les vestiges du château

Situés dans les étonnantes « Aiguilles » qui dominent le village, les vestiges d’une fortification datant probablement du XIIIe siècle sont visibles aux endroits où le sol ne s’est pas effondré au cours des siècles. Pans de murs, en petit appareil, citerne ruinée ou restes d’une plateforme témoignent de la présence de ce qui fut un petit château appartenant aux Grimaldi.
On trouve une colonne réutilisée sur la place du 22ème BCA provenant très certainement des vestiges du chateau.
Un sentier aménagé depuis le village et un belvédère permettent d’approcher au plus près des formations rocheuses dolomitiques appelées cargneules, et d’admirer le panorama grandiose sur la vallée du Tuébi, dont le patrimoine géologique ne demande qu’à être découvert.
 
  • Peone depuis Route des Chardonniers

L’ancienne tour Belleudy

Située au sud-est, et aujourd’hui transformée en habitations, la tour Belleudy assurait la défense du village depuis son édification, probablement entre le XVe et le XVIe siècle. Il s’agit d’une tour de flanquement carrée dont on peut voir encore le chaînage d’angle de pierres à bosse, mais aussi les traces de postes de tir percés dans les murs, meurtrières et canonnières.
Détail intéressant, sur un des angles, un élément plus saillant a été sculpté en forme d’ours, un attribut rappelant Saint Erige, protecteur du village. Selon la légende, un des bœufs de l’attelage du saint ayant pris la fuite effrayé par un ours, le saint aurait alors substitué l’ours à l’animal de trait et aurait continué son chemin dans cet étrange attelage.
 
  • Tour Belleudy
  • Tete d'ours

La place Thomas Guérin

Cette belle place au pied du village, parallèle à la route, mélange les styles alpin et italien. Elle doit son nom à un enfant du pays, né en 1700, ayant fait fortune dans le Piémont et dont le buste orne la façade de la Mairie. Revenu au pays sans descendance, il légua sa fortune à son village afin d’aider les pauvres et d’instruire la jeunesse.
Les immeubles au nord servaient d’enceinte et délimitaient le village intramuros.  L’aménagement de la place et la construction des bâtiments situés au sud s’étalent de la Restauration Sarde à la fin du Premier Empire.
En 1824 fut construit l’édifice de la mairie sur l’emplacement d’une ancienne chapelle dédiée à Saint François d’Assise, dont subsiste un encadrement de porte dans le mur sud du bâtiment. La fontaine fut ajoutée en 1889 lors de l’adduction d’eau au village.
La place possède également un intéressant linteau de porte avec une tête anthropomorphe, ainsi qu’une belle maison bourgeoise aux peintures insolites représentant, entre autres, une tête de démon ricanant, un heaume de chevalier ou une longue vue. Une étonnante sculpture d’atlante entouré de pattes de lion soutien le balcon de ce bâtiment.
 
  • Place Thomas Guerin-fleurs

Les autres places du village

Place du 22e BCA

Probablement ouverte après un incendie, cette petite place qui surplombe la place Thomas Guérin, fut inaugurée en 1976, année de la dissolution du 22e Bataillon de Chasseurs Alpins de l’armée qui avait été créé en 1855 par décret impérial et installé à Nice depuis lors.

Place de l’Eglise

Cette belle place sert de parvis à l’église Saint-Erige et Saint-Vincent, édifice baroque datant du XVIe siècle, construite sur les bases d’une église plus ancienne.
Sous ce parvis se trouve l’ancien four à pain communal qui fut en activité jusqu’en 1950.

Place Désirée Clary

Cette placette située juste à côté de l’église fut aménagée en 1950 lorsque l’on démolit un bâtiment qui tombait en ruines.
Une branche de la famille Clary, originaire de Péone, avait émigré à Marseille au XVIIe siècle et fait fortune dans le commerce soie. La fille cadette de la famille, Désirée Clary, fut un temps fiancée à Napoléon Bonaparte, puis épousa le général Bernadotte et devint reine de Suède et de Norvège. Sa sœur, Julie Clary, épousa quant à elle Joseph Bonaparte, frère de Napoléon 1er, et devint reine de Naples puis reine d’Espagne.

Place Péone-Valberg

Cette place ombragée de platanes et tilleuls, bordée par l'hôtel-restaurant du Col de Crous, fut ainsi baptisée en 1982 par le Conseil Municipal pour rappeler que la station de Valberg est installée sur les anciens lieux de pâturage du village de Péone.

Le lavoir

Comme chaque village, Péone possède son lavoir. Tout au long de l’année, les « bugadières » venaient y laver leur linge : frotté au savon de Marseille, tapé, trempé puis rincé, il était ensuite mis à sécher sur les rochers ou dans l’herbe. Avant la construction du lavoir en 1900 celles-ci faisaient leur lessive au torrent, dans une eau à quelques degrés seulement.